Gênes, 16e-17e siècle

Noyer sculpté et taillé

58 x 136 x 6 cm.

Provenance: Collection romaine

Le bas-relief évocateur illustre le triomphe de Saint-Georges, noble chevalier de la foi chrétienne originaire de Cappadoce (dans l'actuelle Turquie), dont l'exploit miraculeux contre le terrible Dragon a toujours été un thème de prédilection dans l'art, grâce à ses profondes significations symboliques capables de mettre en scène les idéaux et les valeurs chevaleresques.

La légende de Saint-Georges, à la fois saint et chevalier, est basée sur le modèle de la bataille menée par l'archange Michel, illustrant la lutte du Bien contre le Mal, telle que décrite dans le livre de l'Apocalypse, dont elle tire également l'image du dragon.

"Il arriva un jour au royaume de Silène, ravagé par la présence d'un terrible dragon, et réussit à tuer la dangereuse bête et à sauver la fille du souverain des mâchoires du monstre : en récompense, il ne voulait ni honneurs ni argent, mais que tout le peuple se convertisse au christianisme".

Saint Georges, immortalisé ici au centre du panneau à cheval et en armure, est saisi au moment de son triomphe sur le Dragon, emblème suprême du Mal, en le poignardant avec une lance, tandis que la princesse à l'arrière-plan observe ses valeureux exploits.

La sculpture qui caractérise ce bas-relief fait partie de la production typique de Gênes entre la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle, et était probablement placée à l'origine au-dessus d'une cheminée ou d'une porte, ou insérée dans les boiseries d'un palais patricien.

Objet d'une dévotion particulière dans la ville de Gênes, le symbole de Saint-Georges avait coutume d'être représenté avant tout sur les portails des maisons des familles les plus puissantes et les plus importantes, à commencer par les Doria, comme "protection" de l'espace intérieur.

Tout le monde ne pouvait pas avoir l'honneur de placer l'ancien saint patron de la ville en surmontoir, mais seulement ceux qui s'étaient distingués par leur vaillance guerrière (par exemple les capitaines de galère s'ils avaient laissé leur marque par leur audace et leur courage au combat).

À titre d'exemple, dans la Via Canneto il Lungo 29r à Gênes, on peut trouver l'une des plus anciennes représentations de saint Georges, un recouvrement en marbre datant du XVe siècle, dont la composition est très similaire à la nôtre, avec les deux archanges de part et d'autre du saint (lien : http://www.amezena.net/edicole-e-portali/san-giorgio-in-canneto-il-lungo-29r/).

Dans la décoration, sculptée de manière continue, l'accent est mis sur le saint guerrier à cheval, placé dans la partie centrale, qui brandit sa lance et l'enfonce dans la gorge du dragon ; il s'agit d'une scène vivante et puissante, présentée avec un habile jeu de symétries qui, de part et d'autre de saint Georges, présente deux imposantes figures d'anges aux grandes ailes tenant des parchemins et deux boucliers aux nobles armoiries.

Le panneau, sculpté d'un relief finement travaillé, souligne la forte tension dynamique de la composition. Les personnages sont rendus avec une grande richesse de détails : les détails des cheveux, des visages, le rendu des draperies et les volutes Renaissance mettent en évidence l'habileté du sculpteur.

On trouve des sculptures similaires avec saint Georges et le dragon dans de nombreux palais de Gênes, par exemple:

Très bon état, approprié à la période.

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