École flamande du 17e siècle

Le jugement du Roi Salomon

Huile sur cuivre

41 x 49 cm.

avec cadre en bois ébonisé et doré 58 x 66 cm.

Le tableau proposé, exécuté à l'huile sur cuivre, représente l'épisode biblique connu sous le nom de "Jugement du roi Salomon" et est tiré du Livre des Rois, dans l'Ancien Testament (I Rois, 3, 16-28).

L'œuvre est dérivée du tableau du Statens Museum for Kunst de Copenhague représentant le "Jugement de Salomon", qui a été réalisé en grande partie par l'atelier de Rubens, avec quelques interventions du maître (Inv. No. KMSsp185, https://open.smk.dk/artwork/image/KMSsp185).

L'iconographie du tableau a certainement été popularisée par l'estampe du graveur néerlandais Boetius Adams Bolswert (Bolsward, vers 1585 - Anvers, 1633), aujourd'hui conservée dans les collections du Metropolitan Museum (https://www.metmuseum.org/art/collection/search/377045) [1].

L'extraordinaire succès critique et illustratif de l'œuvre est certain, dont il existe plusieurs répliques et copies, conservées dans des musées et des collections privées : Delft, Rouen et Coutrai, Liechtenstein à Vaduz et dans la cathédrale de Séville.

Le prototype de la peinture originale de Rubens à Copenhague, datée de 1616 et aujourd'hui détruite, se trouvait, selon des sources historiques, dans la salle d'audience de l'hôtel de ville de Bruxelles, détruit par un bombardement à la fin du XVIIe siècle.

La toile est l'œuvre d'un peintre flamand, actif au XVIIe siècle, qui se rapproche certes de la manière de Rubens, mais qui s'éloigne du maître par un style plus impétueux, avec des coups de pinceau épais et empâtés, de forts contrastes d'ombre et de lumière et des couleurs plutôt intenses. Cette manière rappelle beaucoup celle du peintre flamand Jacob Jordaens, qui fut l'assistant de Rubens au début de sa carrière.

Le sujet du tableau voit le grand roi Salomon, connu comme l'un des hommes politiques les plus sages qui aient jamais vécu, mis en cause par deux prostituées, afin de déterminer laquelle d'entre elles détient le droit : vivant dans la même maison et ayant toutes deux accouché en même temps, les deux femmes revendiquent la maternité de l'enfant vivant, et s'accusent mutuellement d'avoir donné naissance à l'autre, déjà mort.

La sagesse et le sens de la justice du roi Salomon l'amènent à ordonner, pour ne léser aucune des deux femmes, que l'enfant vivant soit partagé en deux, de sorte que chacune des femmes puisse en avoir une moitié. Cet ordre provoqua la réaction de l'une des mères, qui refusa le verdict, suppliant que l'enfant soit donné vivant et entier à l'autre, lui sauvant ainsi la vie. Grâce à cette réaction, Salomon a compris laquelle des deux était la véritable mère.