Andromède et le monstre

Huile sur toile

137 x 102 cm.

Dans le cadre 152 x 118 cm.

Le sujet du tableau, tiré des Métamorphoses d'Ovide, s'inspire du mythe de la princesse Andromède, fille du roi d'Éthiopie Céphée et de la reine Cassiopée.

Le malheur de l'héroïne est d'avoir une mère qui vante sa beauté comme supérieure à celle des Néréides, les nymphes de la mer filles du dieu Poséidon. Selon la mythologie, la jeune fille fut donc enchaînée à une falaise et offerte en sacrifice au terrible monstre envoyé pour apaiser la colère des nymphes, offensées par l'orgueil impardonnable de Cassiopée.

Il faut savoir que la représentation de ce mythe, et en particulier son apogée avec Andromède offerte au monstre, a connu une grande fortune dans la peinture baroque romaine de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle, souvent commandée comme sujet pour décorer les somptueux salons privés des palais aristocratiques de la ville.

La belle jeune fille est ici représentée selon une iconographie particulièrement chère aux artistes de cette époque, avec une pose évoquant les déesses classiques, enchaînée à un rocher et, comme le décrit Ovide, d'une grande sensualité.

''Dès qu'il la vit (Persée, son libérateur) attachée par les bras au dur rocher, s'il n'y avait eu une légère brise qui agitait ses cheveux et les pleurs tièdes qui descendaient de ses yeux, il l'aurait prise pour une statue de marbre... sans le savoir, il s'enflamma et fut étonné et ravi par l'image de la beauté qu'il voyait...'' (Métamorphoses IV, vv. 672-683).

Nue, avec un voile transparent au niveau du pubis, les mains attachées au rocher sur le rivage et le visage crispé par la peur du danger imminent, avec le monstre marin aux mâchoires béantes auquel elle doit être sacrifiée, c'est ainsi que nous la retrouvons dans ce tableau, avant que Persée n'arrive pour la sauver. Si l'on considère donc le contexte de référence, la toile semble avoir été créée comme un prétexte pour offrir au spectateur l'image d'un nu féminin extrêmement sensuel, presque érotique, comme un objet de plaisir pour les aristocrates mécènes des XVIe et XVIIe siècles, qui se faisaient un plaisir de posséder de telles compositions et de les montrer dans leurs collections.

Enfin, malgré ses origines éthiopiennes, Andromède est ici immortalisée avec une peau blanche comme neige, un détail qui a dû faire un clin d'œil aux goûts et aux canons esthétiques des mécènes, qui n'auraient certainement pas aimé qu'une figure à la peau noire soit une beauté à admirer.

L'œuvre, qui doit être attribuée à un auteur actif à Rome au début du siècle, s'inspire iconographiquement de la figure d'Andromède peinte par Polidoro da Caravaggio dans l'une des fresques de la façade du Palazzo del Marchese del Bufalo-Cancellieri, autrefois situé près de la fontaine de Trevi (imm.1) (https://www.museodiroma.it/it/opera/perseo-libera-andromeda). La figure du monstre aux mâchoires béantes, en revanche, est tirée d'une gravure d'Andromède et le monstre d'Agostino Carracci, datant d'environ 1590 (imm.2) (https://catalogo.beniculturali.it/detail/HistoricOrArtisticProperty/0500260761-7).

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES :

Le tableau est vendu avec un beau cadre doré et est accompagné d'un certificat d'authenticité et d'une fiche iconographique descriptive.

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